Balistique et répliques

 Bonjour à toutes et à tous 😀 ,

 aujourd'hui c'est un article un peu spécial que je publie ( encore un ! ) car comme je l'avais annoncé il y a quelques jours de cela, sur la fin de ma suite d'articles sur mes créations en plomb, je vais à présent traiter d'un sujet qui touche à trois de mes nombreuses passions, le tir, l'histoire et la création de maquettes... oui réunir les trois en un seul article, c'est possible et ce que je vous propose de voir dès maintenant.
 
Aujourd'hui, sur cet article, je vais vous montrer et vous parler des munitions, qu'elles soient en papier, de la fin du 18ème/début du 19ème siècle, jusqu'aux balbutiements des munitions à étuis métalliques de la seconde moitié du 19ème siècle jusqu'aux portes du 20ème siècle, cet article vous montrera des répliques de munitions que j'ai créé entre 2004 et 2006 ainsi que l'histoire cachée derrière ses petits bouts de papier, de laiton et de plomb.
 
Petite précision tout de même 😉, Attention !!! ces munitions ne sont que des répliques de munitions ayants réellement existé ! les munitions présentés sont donc totalement inertes ! ( il n y a pas de poudre noire dans les étuis, ni amorçage active, mais seulement du sucre ou de la semoule) seul les techniques de fabrications et les matériaux utilisés sont fidèles aux originaux ( ogives coulées personnellement entre 2004 et 2006 et utilisation de papier de récupération adapté ).

Commençons avec quelques informations clés et un peu de contexte historique, avant de commencer cet article:


La notion de munition est abstraite, en effet de nos jours les munitions pour les armes semi-automatiques, automatiques et à répétitions manuelles sont connus, relativement simple d'accès ( avec autorisations adéquates, licence de tir, permis de chasse et/ou autorisation de détention ou forces armées etc...) et d'utilisation mais avant ça il y eu des périodes ou il a fallut penser qu'une ogive pointue serait plus rapide qu'une ogive tronconique, qu'une ogive cylindrique serait plus stable qu'une pointue, qu'une plate porterait moins loin mais ferait plus de dégâts que les autres types d'ogives, que le type de charge de poudre et sa quantité détermine elle aussi la puissance et la portée de la munition etc ...etc bref il à fallut expérimenter, modifier, tatillonner et se tromper pour arriver à des munitions ultra puissantes et hautements dangereuses, certaines de ces expériences donnerons lieux à des aberrations armurières et des cartouches à l'allure et à la fiabilité incertaine ( des munitions que nous verrons plus bas dans cet article).
La poudre est un élément indispensable à la confection de toute munition, de nos jours il en existe tout un panel classé par type Tubal, Sphérique, Lenticulaire, en Paillette ... etc, mais aux origines de cet artifice, il y eu une seule poudre, la poudre noire bien que découverte dans l'antiquité, aux alentours du 7ème siècle, en Chine, tout du moins c'est que qui est dit de nos jours, certains avancent la théorie non confirmée selon laquelle cette poudre apparaîtrait durant la Dynastie Han ( c'est à dire environ 200 ans Av Jc).
Au début l'utilisation de cette poudre était du fait de troupes spécialisés mais les armes étaient lourdes et difficiles à manoeuvrer (elles sont plutôt l'ancêtre du lance roquette et de la coulevrine) et les munitions très encombrantes; puis, à la fin du Moyen Âge est apparu un canon qui pouvait être porté et utilisé par un seul homme " la couleuvrine "( l'ancêtre du canon à main de l'époque Ming) mais c'est encore trop lourd et peu ergonomique, moins d'un siècle plus tard la coulevrine recevra un fut en bois et un système d'allumage à mèche, l'arquebuse est née ! Mais elle est encore lourde et incomplète son chargement est lent ( à l'époque il n'y a pas de cartouche il n'y avait que des balles rondes en plomb et des poires à poudre ) et hasardeux, toujours dans un soucis de réduire l'encombrement de l'arme qui devient toujours plus une arme offensive alors qu'avant c'était une arme de soutien de la cavalerie et de l'infanterie.
le Mousquet fait son apparition au début du 17ème siècle et ne cessera d'évoluer jusqu'à l'arrivée des carabines à chargement par la culasse plutôt que par la bouche dans le milieu du 19ème siècle.

Et les munitions de ces armes dans tout cela  ?

Et bien tout comme les innovations techniques en matière d'armement, les munitions vont connaître une sacrée évolution elles aussi, au début le chargement était aléatoire puisse qu'effectué au moyen d'une poire à poudre introduite directement par la bouche du canon, par la suite et pour gagner du temps et de l'encombrement la poire à poudre et le sac à balles sera remplacé par la giberne en cuir avec des cartouches en papier contenant l'ogive et la charge de poudre pesée plus ou moins régulièrement c'est un bon début mais c'est encore assez encombrant et surtout sensible aux changements climatiques (l'humidité rend la poudre inutilisable, le froid diminue la vélocité de la poudre et la chaleur au contraire "bonifie" la poudre ce qui la rend dangereuse, car elle peu provoquer l'explosion de l'arme).
Durant le 19ème siècle, cette donnée va changer du tout au tout avec l'apparition des premiers étuis métalliques, certes ce n'est pas encore une cartouche complète car non amorcé ( tel la cartouche de 54 Burnside par exemple ) mais en quelques années cela va changer ! durant la seconde moitié du 19ème siècle apparaît les munitions à broche, les munitions annulaires avec différentes techniques d'amorçage ( tel la 22 Short Smith & Wesson ou encore la 50-70 Government à amorçage annulaire classique ou du type Benet donc percussion centrale, version tardive parue après 1865 ), avec l'amorçage des étuis les munitions deviennent enfin relativement étanches et fiables l'encombrement devient réduit donc la quantité de munition par soldat augmente, c'est la naissance de la dotation et donc du combat et du combattant moderne ! à la fin du 19ème siècle ( 1868/1870) les cartouches à percussion centrale firent leur apparition elles vont révolutionner l'art du tir, en effet ces munitions pourront alors ( contrairement aux précédentes) être rechargés ( on chasse l'amorce percutée, on en remet une neuve, la charge de poudre puis une nouvelle ogive et c'est repartie! ) deux types d'amorçages voient alors le jour ( en 1866 ) et prédominent toujours actuellement, l'amorçage Berdan et l'amorçage Boxer, actuellement c'est ce dernier type d'amorçage celui d'Edward M. Boxer qui domine mais durant 150ans ce sera le système d'Hiram Berdan qui aura la part belle surtout pour ce qui est de la munition militaire en effet, les cartouches de 30-40 Krag, de 11x59R "Gras", de 8x50R " Lebel" 1886, de 7.92x57 S Mauser 1888 et 1898, de "303 British" 1888, de 6.5x52 Carcano 1891,de 7.62x54R Mosin Nagant 1891, de 30-06 Springfield ( toute première génération ), de 9x19 Parabellum ( de 1900 à 1955) sont en amorçage Berdan certaines de ces munitions, ont fait une seconde carrière (pourtant déjà bien remplie) durant les années de la Guerre Froide par modification du système Berdan en Boxer, tel la 9mm Parabellum allemande qui deviendra la 9x19 Otan, la 30-06 Springfield 1906 qui commença à changer dés 1936 avec l'arrivée du fusil Garand M1 également, mais  d'autres munitions resterons ( 45 ACP, 30 M1 Carbine par exemple ) ou apparaîtrons ( 7.62x51 Otan, 5.56x45 Otan par exemple ) et seront alors amorcées en Boxer, à contrario; d'autres munitions apparaîtrons ( tel la 7.62x39 ou la 7.45x39 Kalashnikov par exemple ) ou resterons ( tel la 303 British, la 7.62x25 Tokarev ou la 7.5x54 Mas 1929C par exemple ) en amorçage Berdan .
 
Que de chemin parcours depuis les débuts hasardeux de l'aventure de l'utilisation de la poudre noire ! MAIS; depuis ses premières utilisations dans les armes à feu, rien a changé ! on charge toujours une arme avec une cartouche puis on arme, on vise et on tir que ce soit pour le tir de loisir, de chasse ou militaire !
Cela fait donc officiellement plus de 1400 ans que l'on tir pour de bonnes ( la chasse et le tir sur cible par exemple ) et surtout de très mauvaises raisons ( meurtres, ou guerres en tous genres). N'oublions pas cet héritage, n'oublions pas qu'il a tué et tue toujours lorsqu'il est employé à mauvais escient, ce qui n'est que trop souvent le cas !
Gardons donc tout cela à l'esprit lorsque nous regardons derrière notre télé , le emonde en guerre, les reportages sur des conflits lointains ou passés, lorsque l'on regarde des films de guerre ou que nous jouons à des jeux de ce type gardons bien à l'esprit que ce qui est réalisé sous le couvert du divertissement un jour à été, est, ou sera une réalité absolument pas virtuelle et donc cet héritage doit être compris et maîtrisé pour éviter que des extrémités telles que les meurtres par balle, le terrorisme et les Guerres ( qu'elles soient locales ou Mondiales) ne persistent et finissent par nous consumer totalement tel les braises d'un feu qui n'a que trop longtemps brûlé !

Cet article est dédié à tout les ingénieurs, les armuriers, les néophytes, les autodidactes, les curieux, les passionnés et les victimes du monde entier, cet article ne véhicule aucune haine, apologie ou convictions personnelles sur le brulant sujet du droit des peuples à posséder et faire usage d'armes à feu, il n'a été rédigé que dans une démarche purement historique et un but de mémoire.

Bon voyage dans le temps et bonne lecture à toutes et tous.

Après cette introduction longue mais nécessaire, passons à mes réalisations et à leur histoire ;) .

-Ce magnifique suppositoire, en papier est une munition bien connue des passionnés de la période napoléonienne , il s'agit d'une munition française de calibre 17.5mm à balle ronde pour le fusil surnommé affectueusement par les grognards, la "clarinette de 5 pieds", le fusil modèle 1777 corrigé AnIX, le chargement est généralement de 3.5/4 grammes de poudre noire dans la cartouche, pour ce qui est de l'amorce il faut compter environ 1.2g de poudre noire versé dans le bassinet sur la platine du fusil cette munition était chargée dans le fusil comme suit, la cartouche papier était déchirée par l'arrière puis on vidé la poudre dans le canon, le reste de papier était ratatiné sur l'ogive puis le tous placé à l'entrée du canon, le tout est alors bourré au fond de la chambre avec le bourroir sous le fut du fusil une fois l'opération effectuée, on arme le chien au 1er cran, on ouvre le bassinet, on y verse un peu de poudre noire, on referme, on arme complètement le chien et on est enfin prêt à faire feu (une"simple"opération qui prend seulement 24 secondes pour un tireur entrainé autant dire, sur un champ de bataille du 18/19ème siècle ou l'on ne peu recharger à l'abri ou couché; une éternité!!!!), ces munitions ont contribué à mètre à feu et à sang puis à genoux l'Europe au sortir de la révolution.
 


-Faisons un bond dans le temps et partons à présent en Angleterre, à l'époque ou apparaît cette munition de grandes innovations technologiques firent leur apparitions, les canons ne sont plus lisses mais rayés les platines à silex sont remplacés par des systèmes à piston, à aiguille et à culasse, le chargement ne s'effectue plus systématiquement par la bouche mais par des systèmes à tabatière ou à culasse, les ogives passent progressivement d'une forme ronde à ogivale pointue ou tronconique, les premiers étuis métalliques commencent à faire leur apparition également.
Nous sommes en 1853 la balle de type Minié à fait son apparition, depuis 1826 Henry Gustave Delvigne avait pensé une ogive expensive mais ce sera réellement en 1848 que ce capitaine de l'armée française développera l'ogive qui jettera les bases, la futur Minié ( l'ancêtre de la balle cylindro-conique, c'est à dire l'ogive Minié) et cette munition britannique de 577 du fusil Enfield 1853 , cette munition bien qu'ayant une ogive "moderne", ne diffère en rien par rapport à la précédente ce n'est pas encore une vraie cartouche mais c'est un début, voici comment est composée la munition, il s'agit toujours d'un cône en papier avec la charge de poudre à l'intérieur, l'ogive est placée à l'envers à l'autre bout, dans le bon sens pour le chargement dans le canon de l'arme une fois le cul déchiré pour y déverser la poudre noire, cette munition fut utilisée par l'armée britannique bien sûr mais également et surtout aux USA dans l'armée sudiste durant la guerre de sécession ( ces derniers en ayant commandé massivement aux anglais ainsi que des fusils et des baïonnettes, mais ils furent également vendu à l'Union, dans des quantités plus modestes, elle fut utilisé également durant la guerre de Crimée (1853/1856), durant la révolte de Cipayes en 1857 et la guerre des Maories (1845/1872) ) les munitions à balle Minié bien que testés dés 1849 et plus tard durant la guerre de Crimée en 1853/1856, n'eurent que peut de succès dans les armées européennes mais en revanche elle gagnera ses "lettres de noblesse" durant la guerre civile américaine de 1861/1865 ou elle fut massivement utilisée tel quel ou dans des versions copiés localement par le Nord comme par le Sud :


-Partons à présent pour la guerre franco-prussienne de 1870, avec 4 munitions papiers, deux munitions françaises et deux d'origines prussiennes. La première de ces munitions est une 12mm pour le fusil Manceau Vieillard 1862 à chargement par culasse, bien qu'étant un fusil avec une culasse, cette dernière ne comporte pas encore de système de percussion qui est toujours assuré par la platine latérale avec un système à piston et amorce, la culasse n'est là que pour assurer une rapidité de chargement et rechargement de l'arme, le fonctionnement est le suivant, on déverrouille la culasse puis on la tire, on introduit tel quel la munition puis on referme la culasse, on arme le chien on met une capsule sur la cheminé et on est prêt à faire feu, c'est un début mais qui va révolutionner l'art du combat ! Plus besoin d'être debout et donc être très exposé pour recharger l'arme lors du combat, donc les tactiques militaires vont également lourdement évoluer, le système à cartouche sera encore amélioré 4 ans plus tard en France avec la seconde munition qui est pour la première fois une véritable cartouche avec une ogive, une charge dans un étui combustible amorcé, il s'agit de la cartouche de calibre 11mm du fusil modèle 1866 dit Chassepot , le fonctionnement est simple on ouvre la culasse ce qui arme le percuteur à aiguille, on introduit la cartouche dans la chambre puis on referme la culasse et l'arme est prête à tirer.

Partons du côté prussien à présent, eux aussi et quelques années avant nous avaient mis au point une munition combustible amorcée et une arme à chargement à culasse, les prussiens mirent au point le fusil Dreyse officiellement adopté en décembre 1840 sous la dénomination Percussionsgewehr Modell 1841, ce fusil et les autres modèles qui en découleront par la suite chambre la cartouche de calibre 15.43mm, il en existera plusieurs modèles les améliorations porterons principalement sur le type d'ogive ( la forme de l'ogive ).


De gauche à droite:
 
1- 12mm Monceau Vieillard 1861
2- 11mm Chassepot 1866
3- 15.43mm Dreyse avec ogive 1847
4- 15.43mm Dreyse avec ogive 1855

-Repartons 9ans avant la guerre franco-prussienne, aux Etats Unis, le Nord et le Sud entrent en guerre en 1861, la guerre de sécession durera 4 longues années et sera le laboratoire de la future première guerre mondiale! les obus apparaissent, les tranchées et la guerria urbaine, ainsi que la naissance du sniper
(nommé encore à l'époque comme étant un sharpshooter) cette guerre vit apparaitre les meilleurs et les pires innovations techniques notamment en matière d'armement c'est ce que nous allons voir juste après en photos. mais rentrons un peu dans le vif du sujet, au début du conflit entre 1861 et 1862 les vieux armements ressortent des arsenaux ainsi il n'est pas étonnant de retrouver dans ces périodes aussi bien de vieux pistolets et fusils à silex, canons lisses et des carabines et revolvers à canons rayés et à plusieurs coups ! des commandes furent passés auprès des puissances étrangères des différents alliés des nordistes et sudistes, il n'est donc pas incongru de retrouver des armes et munitions d'origines françaises, anglaises ou autrichienne sur les champs de batailles de la lointaine Amérique ( sachant que ces mêmes puissances jouaient double jeu car elles armaient indifféremment le Nord et le Sud, par exemple la France pour ne citer qu'elle à construit des cuirassés et vendu des armes au Sudistes mais dans un même temps à envoyer des contingents et des armes et munitions aux Nordistes ) ! A la fin de 1862 jusqu'à 1865, ce sera la période ou de nouvelles technologies armurières arrivèrent dans les combats, des munitions à étui combustible qui permettait un rechargement rapide des armes, des armes à tabatières ou à culasses primitives, des munitions à étuis composites pré-amorçées  ( enveloppe en cuivre ou en laiton lié à une amorce par une enveloppe en papier tel la munition de 50 Smith en laiton et papier, protégée par un étui en caoutchouc naturel, ou la 54 burnside avec un étui en laiton embouti mais non amorcé la mise à feu s'effectue toujours par une amorce externe via un système à piston) et des armes à répétition manuelle tel la Spencer 1860, puis des munitions à étuis en métal avec une charge et une ogive sertie dessus, le tout amorcé ( par système annulaire tel la 22 Rim Fire qui est l'ancien nom du 22 Short, la 44 Henry RF, la 56-50 et ses dérivés pour les fusils et carabines Spencer etc....).
Des munitions aux configurations improbables telles les munitions Whitworth de forme hexagonale ou bien encore les ogives Shaler en trois parties empilées des ogives Minié de 18mm avec des creux de formes triangulaires ou encore en étoile au lieu du classique évidement tronconique....etc....etc il y en à eu une infinité certaines ayant réellement été des innovations, d'autres de lamentables échecs !
Après cette courte présentation, passons aux photos de ces munitions de légende, certaines tenant plus de la chimère que du fonctionnel, d'autres de l'instrument de boucherie suprême plus que de la munition provoquant des blessures bénignes ( obligeant au minimum 3 soldats à se mobiliser pour évacuer le blesser vers les rares hôpitaux de l'arrière immédiat des champs de batailles ) ou tuant net l'ennemie! :


De gauche à droite et de haut en bas:
 
1- 69 Musket Buck & Ball ( 3 chevrotines + un ogive ronde Ø17.5mm, 69 centièmes de pouces en mesure anglo-saxonne) munition déjà dépassée lors de l'entrée en guerre, elle fut utilisée dans les vieux fusils à silex et à pistons d'avant guerre, sortis des arsenaux.
2- 69 Musket cette munition était utilisée dans le mousqueton Springfield 1847.
3- 58 Springfield ( ogive Minié Ø14.7 mm) cette munition était utilisée dans le fusil Springfield 1855 et 1861
4- 58 Shaler cette munition multi-balles était utilisée dans tous les fusils et carabines de calibres 58 de l'Union
5- 52 Sharps ( ogive à gorges et pédoncule de sertissage sur l'étui Ø13.2mm avec un étui en papier nitraté )cette munition était utilisée dans les fusils et carabines Sharps 1848 et surtout 1852 puis 1863  également, ces armes et munitions furent rapidement destinées au tireurs d'élite de l'Union ce qui comprends deux régiments dénommés alors US Sharpshooters; des armes tellement réputés qu'elles furent copiés par les sudistes.
6- 64 Hall carbine ( ogive Ø 16.25mm avec un étui en papier nitraté ) utilisée dans le vieux fusil Hall modèle 1819 à silex et par la suite le modèle modifié à percussion .
7- 46 Colt ( ogive Ø 11.7mm avec un étui en papier nitraté ) Cartouche issue du brevet Colt du 07 janvier 1862, certainement pour des revolvers et carabines Colt en calibre 44 et 45.
8- 45 Pistol ( ogive ronde Ø 11.43mm, collée à la paraffine et au suiffe, sur un étui en papier nitraté ) cette munition était utilisée dans toutes les pistolets à silex, à piston ou à barillet calibre 45 des deux camps.



1 & 2- Munition de 44 Colt avec son enveloppe protectrice ( ogive Ø11mm sur étui en papier nitraté) cette munition fut largement utilisée durant la guerre dans des révolvers Colt tel que le Walker 1847, Dragoon 1848 et Army 1860 .
3- Munition de 38-100 Remington ( ogive Ø9mm sur étui en papier nitraté) cette munition fut utilisée durant la guerre dans des révolvers Remington tel que le Remington 1858 Navy.
4-5- Munition sudiste de 36 Cofer ( ogive Ø 8mm sur étui en laiton recouverte de papier nitraté auto amorcé) il s'agit d'une munition hybride à mi-chemin entre vieille munition papier combustible et cartouche à étui amorcé, elle fut utilisée dans des revolvers T.W. Cofer d'avant 1861
6 Munition de 36-100 Colt ( ogive Ø 8mm sur étui en papier nitraté ) cette munition fut utilisée dans les revolvers colt  Paterson 1836, le Colt Withney et le revolver 1855 Side Hammer, sa version carabine et sa version fusil, le Navy 1851 et le Navy 1861 .
 
Nous en avons fini avec les cartouches papiers ou hybrides ( mi papier, mi métallique ), maintenant nous allons nous tourner vers leurs successeurs, les cartouches à étui rigide et métallique à amorçage annulaire ou central ( la base de nos cartouches actuelles ). Comme nous avons terminé l'histoire des munitions papiers avec la guerre civile américaine, alors nous allons continuer avec cette période, plus particulièrement la seconde moitié du conflit qui vit apparaître d'importantes innovations technologiques dans le domaine de l'armement ainsi que quelques munitions d'après la guerre civile.
Passons à présent aux images, toutes ces répliques sont en laiton ( contrairement aux munitions d'origines qui étaient le plus souvent en cuivre) et ont été fabriqués aux côtes, à la main, essayant de reproduire fidèlement les munitions d'origines.
 

De gauche à droite et de haut en bas:

1- Munition de 22 Short, munition à percussion annulaire introduite par Smith & Wesson en 1857, c'est la toute première cartouche annulaire américaine elle fut utilisée dans divers carabines et pistolet de poches notamment le Derringer Sharps à 4 canons.
2- Munition de 31 Cupfire du brevet du 12 juillet 1859, fut utilisée dans les revolvers de la Plant Company de New Haven et de l'Eagle Arms Company de New York.
3- Munition de 31 Thuer, cette munition inventée en 1868 par Alexander Thuer, fut utilisée dans les anciens révolvers Colt, ayants subit une conversion Thuer pour utiliser cette cartouche à étui métallique.
4- Munition de 41 Short, munition à percussion annulaire introduite en 1863 pour les pistolets de poche, notamment le célèbre Colt Derringer et le Remington  Derringer Double canons
5- Munition de 44 Lipfire du brevet du 25 septembre 1860 d'Ethan Allen, elle fut utilisée dans les revolvers Allen & Wheelock l'amorce est alors contenue dans la petite lèvre ( d'ou le nom de la munition).
6- Munition de 44 Henry Flat Short Case, munition à percussion annulaire inventée par Benjamin Tyler Henry, datant de 1860 et qui est une version raccourcie de la 44 Henry Flat Long Case, cette cartouche fut utilisée dans les carabines à levier de sous garde Henry dés la guerre civile américaine puis en 1870 dans les carabines Winchester 1866 ( qui utilise le mécanisme Henry à l'insu de ce dernier, c'est d'ailleurs se mécanisme qui fera la renommée de Winchester pendant 30ans avant que la firme ne passe à autre chose, mécanismes à pompe, ou à répétition automatique à empreint de gaz ).


1- Munition de 56-46 Spencer, munition à percussion annulaire introduite en 1862 pour les carabines Spencer.
2- Munition de 56-46 Spencer long, il s'agit de la même munition à percussion annulaire que la précédente mais un peu plus longue ( le seul intérêt et qu'elle possède une charge de poudre plus importante car la taille de la munition ne diffère guère de sa soeur.).
3- Munition de 56-50 Spencer, munition à percussion annulaire introduite en 1863 suite à une étude de Springfield Armory, cette munition servira dans beaucoup de fusils monocoups des forces de l'Union durant la guerre civile américaine.
4- Munition de 56-50 Spencer à blanc.
5- Munition de 56-52 Spencer, munition à percussion annulaire apparue à la fin de la guerre civile US pour être chambrée dans une carabine de chasse.
6- Munition de 56-56 Spencer, munition à percussion annulaire introduite en 1860 pour les fusils et carabines Spencer 1860, qui furent largement utilisées durant la guerre par les troupes de l'Union.


1-Munition de 52-70 Sharps munition introduite en 1865 pour les carabines et fusils Sharps convertis au tir à cartouche métallique.
2- Munition de 58 Joslyn, cette munition annulaire était utilisé dans la carabine Joslyn 1862 .
3-Munition de 15mm à broche de carabine et revolver Lefaucheux 1854, qui fut vendu aux sudistes et surtout aux nordistes.
4-Munition de 18mm pour le fusil 1867 à tabatière, elle servira durant la guerre franco-prussienne de 1870.
Munition de 40-40 Maynard ayant un profil assez atypique car ayant un bourrelet démesuré ( destiné à faciliter le rechargement de cet étui à percussion centrale ), elle fut introduite en 1873 pour la carabine Maynard 1873 .
6-Munition de 44 Ballard long, une munition sortie durant une époque de transition puisse qu'elle est encore à percussion annulaire hors elle fut créé par Charles .H. Ballard en 1890, à une époque ou la plupart des cartouches "western" célèbres, à percussion centrale étaient sorties ( la 44 Colt date de 1871, la 44-40, le 45 long Colt et le 45-70 Govt par exemple datent de 1873, la 44 Smith & Wesson American date de 1870 ou encore la 45 Smith & Wesson Schoffield qui lui date de 1875 ).

Voila;  cet article touche à sa fin, j'espère qu'il vous aura plut et qu'il vous aura apprit des choses intéressantes ainsi qu'une nouvelle façon de voir l'armement et les cartouches ou tout du moins sous une façon inhabituelle, celle de la démarche historique.


A bientôt pour de nouvelles découvertes et/ou réalisations historiques .

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